Réduire la non-scolarisation, par Joël N’Dri Assamoi
L’objectif de cette thèse est la réduction de l’analphabétisme et du taux de non-scolarisation des des filles en particulier. Aussi, cela nécessite qu’en amont, les pouvoirs publics développent des stratégies efficaces en faveur d’une éducation primaire universelle et inclusive. Malheureusement, les différents engagements internationaux pris en faveur de la scolarisation primaire universelle ne se sont pas toujours montrés suffisants. Ainsi est-ce cas en Afrique subsaharienne. (Jomtien en 1990 ; Forum mondial de Dakar en 2000 ; Assemblée des Nations Unies en 2000 pour les OMD, etc.).
Des conférences et forums internationaux ont consacré le droit à l’éducation, notamment celle des filles comme un droit inaliénable. En dépit des textes et conventions, tous n’ont pas encore atteint la pleine inscription des enfants en âge scolaire. Ainsi, les filles restent largement discriminées (Cf. le site Pro-femmes/twese hamwe, 2000). Les pays dits en développement sont particulièrement touchés.
Ajoutons que le nombre d’enfants scolarisés au primaire a connu une augmentation. Le pourcentage d’enfants jamais scolarisés a baissé (UNESCO, 2015). Ainsi, nous devons reconnaître que la population non scolarisée demeure importante. De nombreuses filles n’ont pas accès au cycle primaire.
« Les Etats parties à la présente Charte prennent toutes les mesures appropriées en vue de parvenir à la pleine réalisation de ce droit et, en particulier, ils s’engagent à prendre des mesures spéciales pour veiller à ce que les enfants féminins doués et défavorisés aient un accès égal à l’éducation dans toutes les couches sociales ».
Article 11, alinéa 3, 5e rang de la Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l’Enfant
Ainsi, les pays africains signataires de cette Charte prennent l’engagement de scolariser toutes les filles en âge d’aller à l’école.
Le droit à l’éducation
En outre, le droit à l’éducation est devenu l’un des leitmotivs importants de ces dernières décennies. Celui-ci apparaît dans les conventions internationales :
- la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 ;
- la Convention Internationale des Droits de l’Enfant de 1989 ;
- la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes de 1981.
Le droit à l’éducation est inscrit dans ces accords comme étant un droit fondamental. La Convention de 1981 détaille le cadre de l’Éducation Pour Tous. Les garçons et filles y ont les mêmes chances d’accès à l’enseignement malgré les stéréotypes persistants.
« l’éducation doit redevenir une des valeurs essentielles de notre monde, elle doit rayonner de nouveau, elle doit s’imposer comme une force de bonheur, d’épanouissement, d’espérance. »
Mandela, 1996.
Des efforts ont été faits contre la non-scolarisation
De plus, des efforts ont été faits pour réduire le taux de non-scolarisation des filles. Et aussi pour améliorer le du système éducatif scolaire et rendre ce système plus efficace.
D’une part, nous soulignons les efforts réalisés dans l’éducation ainsi que les diverses réformes introduites dans le système éducatif ivoirien. Or, malgré cela, le taux de non-scolarisation des filles n’a pas remonté. Il est resté en deçà des aspirations et des attentes espérées. Selon les statistiques nationales ivoiriennes, de nombreuses filles en âge d’aller à l’école n’ont pas pu être scolarisées en 2016-2017.
D’autre part, la non-scolarisation des filles est le résultat de multiples facteurs. Les difficultés se situent aux niveaux familial, économique, juridique et social. Bien sûr il s’agit d’un problème international touchant beaucoup de pays. Cependant, l’évolution rapide de ce phénomène en Côte d’Ivoire et particulièrement dans la région du Gontougo est inquétante.
D’où notre thèse : « La non-scolarisation des filles en Côte d’Ivoire : le cas de la région du Gontougo ».
La recherche de facteurs explicatifs
Notre thèse vise à rechercher les facteurs explicatifs de la non scolarisation des filles de la région du Gontougo. Pour mieux cerner la problématique, le choix s’est porté sur une analyse mettant l’accent sur plusieurs axes.
Du point de vue organisationnel, l’étude comprend trois parties réparties en six chapitres. Nous suivons le principe de la rédaction scientifique IMRED ( Introduction, Matériels et méthodes, Résultats et Discussions).
La première partie porte sur le cadre théorique et méthodologique. Deux chapitres composent cette partie. le chapitre I aborde le cadre théorique de l’étude. Le chapitre II aborde le cadre méthodologique.
La deuxième partie présente des résultats en faisant ressortir les actions des Acteurs du secteur de l’éducation. Elle comporte le chapitre III qui illustre les facteurs explicatifs de la faible scolarisation des filles selon les acteurs. Le chapitre IV est dédié à l’action de ces acteurs face au maintien des filles à l’école. Ces acteurs sont principalement l’Etat et les ONG du domaine.
Enfin, la dernière partie nous engage dans les discussions des résultats obtenus. Ces discussions permettront de procéder à la vérification des hypothèses en vue de leur évaluation. Le chapitre V aborde d’abord la discussion sur le choix des indicateurs et ensuite l’analyse des résultats. Et le chapitre VI qui est en rapport avec les stratégies de maintien des filles à l’école. Une note conclusive mettra fin à cette rédaction.
Date de la première inscription en thèse : 1 septembre 2021
École Doctorale : LECLA – Lettres, Communication, Langues, Arts
Directeur de thèse : Thibaud HULIN, université de Franche-Comté, France
Co-directeur de la thèse : Opadou KOUDOU, université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan Cocody, Côte d’Ivoire
Laboratoire : ELLIADD – Éditions, Langages, Littératures, Informatique, Arts, Didactiques, Discours